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Dévoiler les conspirations et le paranormal !

Sarkozy et Pasqua et leurs laboratoires de cocaine au Maroc pour détruire les jeunesses du Maghreb !

Sarkozy et Pasqua et  leurs laboratoires de cocaine au Maroc pour détruire les jeunesses du Maghreb !
Sarkozy a de mauvaises fréquentations

Non content de s’afficher en meeting avec des consommateurs de drogues notoires comme Johnny ou Doc Gynéco, alors qu’il prétend par une loi liberticide en prévenir l’usage par la répression, Nicolas « Iznogood » Sarkozy de Nagy-Bocsa va aussi chercher ses soutiens et ses méthodes dans les franges les plus extrêmes de la droite française et internationale. Fils spirituel de Charles Pasqua et de Jacques Chirac, un label en matière de coups tordus et d’esprit de tueur, il s’entoure de lieutenants aux idées très contestables. En plus des cadors cités dans cette enquête, il se rajoute aujourd’hui des élus condamnés pour corruption comme Alain Carignon et demain le repris de justesse Alain Juppé ? La chasse à la boulette de shit n’est qu’un élément dans leur doctrine néo-conservatrice à faire pâlir d’envie J.M le Pen ou G.W.Bush. Galerie de portraits et morceaux choisis trouvé sur un forum Internet particulièrement bien documenté.

Laurent Appel

par carabin44

Voila j’ouvre un nouveau feuilleton où il y aura plusieurs épisodes. Je vais vous présenter les amis de Nicolas Sarkozy, pour que tout le monde sache vraiment qui ce monsieur fréquente, et qui nous risquerions d’avoir au gouvernement si par malheur les français faisaient l’erreur fatale de l’élire en 2007.

Alors le premier est Monsieur Devedjian ! Toujours prompt a faire la morale aux autres !

Patrick Devedjian : Facho devant !

Partisan notoire de M. Sarkozy de Nagy-Bocsa depuis plusieurs années, M. Devedjian est un symbole de l’imprégnation profonde des idées d’extrême droite, y compris les pires, dans la droite de gouvernement. Étudiant en droit dans les années 1960, il adhère aux groupuscules d’extrême droite Occident (dont il devient un dirigeant) et Europe-Action. Militer à l’extrême droite n’est pas anodin et à cette époque moins que jamais. Après la fin de la fin guerre d’Algérie et la déroute de Maître Tixier-Vignancourt (aux présidentielles de 1965 et surtout aux législatives de 1967), l’extrême droite française est numériquement infime, elle n’a strictement aucune influence, aucune prise sur les évènements ; seuls les militants les plus durs, les plus convaincus, les plus racistes restent encore, d’autant que la droite gaulliste et non gaulliste n’est pas spécialement regardante sur le recrutement de ses membres (cf. notamment Encyclopædia Universalis, article « L’extrême droite en France depuis 1945 », 2e partie, et Histoire de l’extrême droite en France, dir. Michel Winock, éd. du Seuil, « Points »-histoire, 1993, chapitre 7). Occident ne rassemble que 800 membres, parmi lesquels plusieurs futurs élus de droite : M. Madelin, M. Goasguen, M. Abitbol, M. Alain Robert, M. Guillet, ou encore M. Longuet, qui y est chargé de la doctrine.

On est édifié sur cette doctrine en lisant le numéro 2 d’Europe action (février 1963), où un certain P. Lamotte écrit : « La race est en tout cas la nouvelle patrie, “patrie charnelle” qu’il convient de défendre avec un acharnement quasi animal. » ; ces propos tenus à l’université d’Occident :

« les nationalistes français constituent contre la république maçonnique et ploutocratique, le Parti de la nation française » (n° 3) ; « Tout fascisme est l’expression d’un nationalisme qui, seul, peut cristalliser la volonté de la jeunesse en un immense élan révolutionnaire : le nationalisme c’est la jeunesse au pouvoir » (n° 5).

Ou encore, ces slogans : « Gauchistes, ne vous cassez pas la tête, Occident le fera pour vous » ; « Mort aux Bolches » ; « Sous-développés = sous-capables ». En effet, Europe-action choisit le combat sur un plan idéologique, Occident, l’activisme et la violence. Tous deux soutiennent les ségrégationnistes américains, la République sud-africaine de l’apartheid, la Rhodésie des colons racistes. Occident est dissous le 1er novembre 1968 après un attentat à l’explosif - et parce qu’il n’est plus d’aucune utilité au pouvoir gaulliste, maintenant que les évènements du printemps sont finis : cf. Ras l’Front n° 55, mai 1998. « Europe-Action servit d’organe et d’encadrement aux plus redoutables néo-fascistes français des années 60. » (Joseph Algazy, La Tentation néo-fasciste en France (1944-1965), Fayard, 1984).

M. Devedjian adhère au parti gaulliste en 1969 ; il participe à la rédaction des statuts du R.P.R. puis devient un des avocats personnels de M. Chirac jusqu’au début des années 1990, et continue par la suite de le conseiller ; mais, sentant le vent tourner 1993/1994, il choisit M. Balladur (Le Monde, 9 mai 2002). Pour autant, il ne renie pas vraiment son passé. Au contraire, lui qui ne parlait pas l’arménien dans sa jeunesse se rapproche des milieux arméniens les plus nationalistes. Il a été l’avocat du groupe terroriste arménien Asala (raciste et antisémite), auteur d’un attentat à la bombe à Orly en 1983, qui fit 8 morts (dont 4 Français et 2 Turcs) et 56 blessés le 15 juillet 1983 : c’est le pire attentat commis sur le sol français depuis des dizaines d’années. Maître Devedjian a le droit de défendre qui il veut. Le problème est ailleurs : dans son édition du 15 août 1983, l’hebdomadaire turc Nokta et plusieurs journaux français publiés au même moment, rappelaient que le futur maire d’Anthony locales avait proféré des paroles menaçantes pour la compagnie Turkish Airlines , dont le bureau a été frappé par l’attentat d’Orly : « Il va être dangereux d’utiliser la Turkish Airlines. » M. Devedjian persiste et signe dans un entretien à l’Armenian Reporter du 6 juin 1985 :

« Tout le monde considère les membres de l’Asala comme des terroristes, moi je vois en eux des résistants ! [...] Je ne considère pas que les Arméniens qui tuent des diplomates turcs soient des terroristes. Je les considère comme des activistes. [...] À l’issue de notre combat, il sera possible de libérer les terres ar méniennes en Turquie et de les réunifier, indépendamment de l’Union soviétique, avec l’actuelle Arménie. [...] Dans l’histoire, les Turcs ont déjà perdu les trois quarts de leurs territoires. Ils accepteront par la force la naissance d’une nouvelle Arménie. »

Sa haine raciste des Turcs allant plus loin que sa haine de la gauche et de l’extrême gauche, M. Devedjian a explicitement appelé l’Asala - toujours dans son entretien à l’Armenian reporter- à se rapprocher de l’ignoble Parti des travailleurs du Kurdistan (P.K.K.), organisation terroriste marxiste-léniniste presque en sommeil depuis l’arrestation de son chef mais qui, jusqu’en 1999, terrorisait autant les paysans kurdes que les exactions de l’armée turque (laquelle s’est d’ailleurs calmée depuis). Le P.K.K. est aujourd’hui moins marxiste-léniniste qu’avant, c’est vrai : il a aussi tâté à l’islamisme chiite et au trafic de drogue (Quid 2005, p. 1436 ; Notes et Études de l’Institut de criminologie de Paris, n° 30, octobre 1995, n° 33, octobre 1996). - M. Devedjian a vitupéré l’arrestation de son chef, en 1999, parlant d’« acte de piraterie internationale ». La nomination de M. Le Gallou, cofondateur du Club de l’horloge et théoricien de la préférence nationale, comme adjoint à la culture par le maire Devedjian 1983, paraîtrait presque anodine.

Au Monde du 13 février 2005, M. Devedjian confie : « Je ne me suis jamais caché de mon passé. J’étais d’origine arménienne et c’est aussi une façon, pour moi, de me sentir français. J’étais anticommuniste et, finalement, je n’ai pas changé. Je me suis engagé pour la cause de l’Algérie française. »

L’unité d’une vie...

le 2eme : Hervé Novelli !

Hervé Novelli : Haro sur l’Europe et les Arabes !

Lui aussi ancien membre d’Occident, d’Ordre nouveau (successeur d’Occident, dissous le 28 juin 1973 pour troubles à l’ordre public, mais beaucoup plus proche du parti gaulliste qu’Occident) et du Parti des forces nouvelles (P.F.N., extrême droite favorable à la droite de gouvernement), M. Novelli reconnaît lui-même qu’il « sent le soufre » (Ras l’Front n° 58, octobre 1998 ; Le Monde, 28 mai 1998).

Au préalable, citons encore quelques propos d’Occident : « l’imposture et l’hypocrisie de nous mettre sur le dos : Auschwitz, Dachau, Buchenwald et d’inventer la fable des six millions de morts » (université n° 3) ; « Il nous paraît vain de vouloir tracer un programme complet et définitif. Nous ne sommes pas un mouvement électoral. Notre principal souci est de rester fidèle à une ligne de pensée que je définirai ainsi : Barrès, Maurras, Drieu, Brasillach », respectivement le théoricien d’un nationalisme français à base raciale (Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le nationalisme français, éd. Fayard, 2000), l’inspirateur de l’Action française (droite royaliste qui, selon M. Sternhell et un nombre croissant d’historiens, annonce le fascisme), et deux des plus célèbres écrivains français explicitement fascistes (cf. Pascal Ory, Les Collaborateurs, éd. du Seuil, « Points »-histoire, 1980, pp. 208/215 sur Drieu La Rochelle et pp. 118/121 sur R. Brasillach).

Quoi d’étonnant à ce que M. Novelli ait obtenu le soutien du F.N. aux élections législatives de juin 1997, en échange d’un engagement à s’opposer au traité de Maastricht et à défendre la « préférence nationale » ? C’est qu’il ne récuse en rien son passé : « Je n’ai pas un regret. Occident, c’était un anticommunisme dans lequel je me reconnais toujours. [...] Ne tombons pas dans le piège de la béatification de l’extrême gauche et de la diabolisation de l’extrême droite. » (Le Monde, 13 février 2005).

M. Novelli n’a rien d’un député de base dont le parcours relèverait de l’anecdote. Chargé des relations avec le Parlement pour la chambre syndicale de la sidérurgie parisienne, il s’occupe aussi la campagne du giscardien Michel d’Ornano à la mairie de Paris en 1977, - sûrement au nom de la neutralité politique hautement proclamée par le patronat. Il entre au parti républicain en 1986, devient chef de cabinet de M. Longuet, puis secrétaire général du Parti républicain à ses côtés (1). M. Longuet ne manifeste pas plus de regrets que son ami pour son passé à l’extrême droite activiste et raciste : « Je connais depuis trente ans les qualités personnelles d’Alain Robert, son courage, sa générosité et son refus de tous les conformismes. Aux époques difficiles de la décolonisation et du communisme, ses qualités se sont exprimées par des jugements très actifs - trop, jugent certains, ce que, pour ma part, je ne pense pas. » (Le Monde, 25 mars 1993). Dirigeant d’Occident aux côtés de MM. Madelin, Longuet et Devedjian, M. Robert passa par Ordre nouveau, le Groupe union et défense (G.U.D., extrême droite étudiante) le fn puis le P.F.N., avant de rejoindre le bien à droite C.N.I. puis le R.P.R. (il est aujourd’hui au R.P.F. de M. Pasqua) : un homme très « actif ».

M. Novelli déplore que le F.N. et la droite ne se soient pas alliés plus souvent après 1988 et approuve vigoureusement les présidents de région élus grâce à l’extrême droite, comme M. Millon :

« Les gens y voient bien autre chose que la relation au fn. Ils ont apprécié le bras d’honneur. Le politiquement incorrect, c’est ce qui rapporte aujourd’hui. Le refus devient une attitude sympathique. »(Le Monde,, 16 mai 1998).

Délégué général de Démocratie libérale quand le Parti républicain prend ce nom après l’élection de M. Madelin à sa tête, M. Novelli est la cheville ouvrière de la convention nationale du 16 mai 1998, où D.L. fait scission de l’U.D.F. Il s’occupe alors des relations avec M. Millon et se retrouve au comité directeur du Club Idées-action, qui s’attache à rapprocher droite et extrême droite, sur le modèle italien (Ras l’Front, op. cit.). Son refus de la construction européenne et sa conception raciste de la nationalité, hautement proclamée en juin 1997, à la demande du F.N., n’est qu’un élément parmi d’autre d’une carrière très ancrée dans les idées d’extrême droite. Ce charmant personnage a aussi des idées libérales bien arrêtées en économie et une proximité politique avec M. Sarkozy de Nagy-Bocsa. Il est le coauteur du rapport dit Ollier-Novelli, prônant entre autre des privatisations massives pour réduire drastiquement le champ de l’intervention publique, dans la droite lignée de ce que fit Mme Thatcher au Royaume-Uni.

Le « sarkozyste » Hervé Novelli est désormais secrétaire national de l’U.M.P. chargé des fédérations, avec le non moins fidèle M. Estrosi (Libération, 14 décembre 2004).

(1) Soit dit en passant, il semblerait que M. Novelli soit aveugle, car son supérieur a été mis en examen pour sa participation personnelle au financement occulte du P.R., entre 1987 et 1992, mais pas lui. C’est étonnant comme le P.R. a compté d’aveugles. M. Raffarin, du P.R., et dirigeant de l’U.D.F. n’a rien vu quand MM. Léotard et Donnedieu de Vabres ont blanchi 5 millions de F en 1996. Vice-président de D.L., avatar du P.R. Il n’a sans doute rien vu non plus quand M. Madelin et ses amis ont poursuivi l’opération de blanchiment (faits établis par la justice mais qui n’ont curieusement pas donné lieu à une mise en examen).

un 3eme : Christian Estrosi

Christian Estrosi : « Bac moins 6 »

« Fidèle parmi les fidèles » comme l’écrit Libération(op. cit.), M. Estrosi est un peu trop jeune pour avoir milité à Occident ou Ordre nouveau : il est né le 1er juillet 1955. Il n’en n’est pas moins un partisan résolu d’alliances avec le F.N. et d’une orientation à droite toute se son propre parti. C’est assez logique : il a commencé sa carrière politique comme fidèle de M. Médecin, le très à droite - et très corrompu - maire de Nice, au point d’être rangé parmi les « bébés Médecin » (cf. par exemple Le Monde, 4 juin 1988 et Hérodote, 2e trimestre 2004). Le 24 octobre 1991, M. Médecin envoie un appel de soutien à M. Estrosi depuis l’Argentine, où il est parti pour éviter les foudres de la justice : « Sans vouloir vous donner d’ordre ni de conseil, je vous dis : faites confiance à ces hommes et à ces femmes qui se sont rassemblés, aujourd’hui, autour de M. Estrosi et de l’équipe qui a refusé de continuer sans en appeler au peuple. » Une vive querelle avait déchiré la droite niçoise : après la fuite de M. Médecin, fallait-il provoquer de nouvelles élections municipales ?

Ancien champion de moto, M. Estrosi n’a guère fait d’études, et, contrairement à certains, cela se ressent désagréablement sur sa finesse intellectuelle, d’où ses surnoms : « bac moins 6 » et « le motodidacte ». Il n’a guère travaillé non plus, sauf pour diriger brièvement une entreprise experte en fraude fiscale (lire ci-dessous). Partisan des alliances avec le F.N. disions-nous. Dans un entretien à Minute du 11 mars 1998, M. Estrosi déclare : « Dire “moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d’exercer des responsabilités parce qu’il est xénophobe” ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace. »Difficile de lui reprocher une discordance entre son discours et ses actes : il n’aura de cesse d’obtenir une alliance avec l’extrême droite en Provence-Alpes-Côte-d’Azur(P.A.C.A.), et il s’en est fallu de bien peut qu’il ne parvînt à ses fins.

Après les élections régionales, la droite et l’extrême droite ont exactement autant de conseillers. M. Estrosi fait tout pour arracher un accord avec le F.N. ; il est soutenu par M. Peyrat, maire de Nice et ancien du fn, M. Luca, député-maire R.P.R. de Villeneuve-Loubet, et M. Delaunte, maire de Cannes. Sans l’opposition résolue de M. Léotard et la médiatisation inédite de ces manœuvres de couloir (qui s’étaient déroulées sans encombre en 1986), M. Estrosi aurait pu faire la soudure. À noter que l’accord proposé par M. Le Pen est d’une simplicité biblique : le F.N. élit M. Balladur en Île-de-France et la droite élit le Führer du fn en P.A.C.A.(2). - Frustré de son accord avec les néofascistes, M. Estrosi accueillera cependant le plus d’anciens conseillers F.N. possible, comme M. Crépin, M. Gost, et Tarelli, au sein du groupe R.P.R. puis U.M.P., afin de prendre la présidence du groupe à M. Léotard et de s’allier ponctuellement avec le fn (Droite, extrême droite : les amitiés particulières, brochure du M.J.S., 2001). Il ne manquera pas de s’exprimer dans L’Hebdo du quotidien , journal d’extrême droite, le 8 mars 2000, dans Minute le 14 juin de la même année, et de nouveau dans Minute, en 2003 (Le Monde, 20 septembre 2003).

Homme de droite très à droite et logique avec lui-même, aussi. En 1997, M. Estrosi fustige la loi Guigou sur l’immigration en des termes lepénistes :

« Quand vous supprimez l’AGED pour certaines familles, mettez sous condition de ressources les allocations familiales, supprimez les abattements fiscaux sur certains emplois familiaux, ne s’agit-il pas de faire des réserves contre les familles françaises au bénéfice des futures familles immigrées ? »

Il ne cache pas son hostilité virulente au pacte civil de solidarité (Pacs) et à la Gay pride :

« Une société qui céderait à la provocation de ces défilés exhibitionnistes pour accorder les mêmes droits à des couples homosexuels qu’à des couples mariés serait une société décadente. » (Ras l’Front n° 58, juin 1999).

Il a aussi lancé au socialiste Gérard Gouzes :

« Vous ne méritez pas d’être français ! »

Élu député en 1993, M. Estrosi a vu son élection annulée pour avoir financé illégalement sa campagne électorale (dons ne respectant pas la législation, règles de transparence financière violées) et il a été déclaré inéligible pour un an ([titre]Le Monde, 18 décembre 1993). Ce n’est pas le seul ennui de M. Estrosi. Il avait déjà écopé d’un redressement fiscal de 3,8 millions de F quelque temps plus tôt, malgré sa contestation devant le tribunal administratif de Nice, qui l’a débouté le 7 novembre 1991 (Le Monde, 17 novembre 1991). Et le mandataire financier Ulrich Benamar a déclaré au juge Philippe Dorcet, le 22 novembre 2002, qu’il avait blanchi 400 000 F en 1999 pour le profit personnel de M. Estrosi. À en croire M. Benamar, cela ferait partie d’un système de blanchiment représentant plusieurs dizaines de millions de F destiné à des personnalités de la droite des Alpes-maritimes. En tout cas, une enquête a été ouverte par le parquet de Nice pour « abus de biens sociaux, corruption et trafic d’influence »(Le Monde, 27 et 30 novembre 2002). Peu de temps auparavant, M. Benamar s’est passer à tabac puis mutiler par des inconnus (Le Parisien, fin novembre 2002).

(2) M. Chirac était au courant et a approuvé : cf. Éric Zemmour, L’Homme qui ne s’aimait pas, éd. Balland, 2002. Quant à M. Sarkozy de Nagy-Bocsa...

4eme épisode : Eric Raoult !!

Éric Raoult : Transfuge du chiraquisme

Chiraquien de choc, M. Raoult est un des premiers à soutenir le président du R.P.R., en 1994, contre le Premier ministre Édouard Balladur. Il reçoit le ministère de l’Intégration après le triomphe de son champion. Il est cependant permis de douter des qualités de M. Raoult à occuper ce poste. Candidat aux élections législatives de 1986, M. Raoult diffuse un tract où l’on peut lire ceci : « Notre pays à nous, ce n’est pas Tjibaou, Françoise Sagan, Harlem Désir ou Krasucki. C’est la France immortelle qui derrière Jeanne d‘Arc, Charles Martel, Napoléon et de Gaulle a fait de notre pays une nation éternelle, admirée partout dans le monde. » (Le Canard enchaîné, 31 mai 1995). Ce n’est qu’un début. À l’Assemblée, on lui doit, le 14 octobre 1988, ceci :

« On sait que, dans un établissement scolaire, comme me l’expliquait récemment le directeur d’un établissement, sur 349 enfants, seuls 12 ne sont pas d’origine islamique à la rentrée scolaire qui vient d’intervenir. » ;

- le 30 mai 1989 :

« La loi Pasqua [abrogée] était un froncement de sourcils face aux clandestins et face aux pays de départ, la loi Joxe sera un clin d’oeil au tiers monde. Le cocktail de ce texte et de l’application du R.M.I. donnera un nouvel R.M.I. spécial : la remontée majorée de l’immigration. » ;

- le 21 novembre 1990 : « Dans nos banlieues difficiles, on ne joue plus West Side Story, mais Black Beur Story, sans musique, mais avec beaucoup plus de violence. » ;

- dans Globe Hebdo du 14 juillet 1993, il se déclare favorable à l’amendement Marsaud qui légalisait le contrôle au faciès ; dans Le Figaro du 2 avril 1994, il se demande « si parfois on ne fait pas “trop de Veil” et “pas assez de Pasqua” ».

En 1993, M. Raoult choisit comme suppléant le maire de Montfermeil Pierre Bernard, qui siègera à l’Assemblée nationale de 1995 à 1997. M. Bernard est un ami du milicien Paul Touvier et cette amitié n’a manifestement rien d’une simple relation personnelle. Maire de Montfermeil de 1983 à 2001, il a exprimé à mainte reprise son racisme, sa xénophobie et son intégrisme catholique. Il a été condamné le 21 novembre 2002 à 1 500 € d’amende et à 750 € de dommages et intérêts (versés au Mrap) pour diffamation raciale.

Entre autres propos du même genre :

« La vie dans la cité des Bosquets est pire qu’à Auschwitz. » (Libération, 2 août 1996) ;

« Mon avis plusieurs fois exprimé est qu’il serait temps de tirer un trait sur ce passé [...] que nous ne pouvons pas encore connaître puisque aucun chercheur n’a le droit de donner une version autre que la version officielle dont une grande partie est écrite dans les actes du procès de Nuremberg. Contrevenir à ce jugement des vainqueurs contre les vaincus (Staline jugeant h*****, quelle mascarade), c’est s’exposer à la loi liberticide de monsieur Gayssot, qui a déjà fait assez de victimes. » (La Gerbe, journal municipal, novembre 1997) ;

« Plus de démocratie, le pouvoir est dans la rue. C’est la démocratie qui s’impose par le vol, la casse, la violence, magnifique orchestration par la Nouvelle Idéologie Dominante (regroupement de la gauche battue et revancharde) qui provoque l’Agitation servie par une habile propagande et une Organisation très au point. Agitation-Propagande-Organisation, schéma type de la guerre révolutionnaire qui est actuellement imposée aux Français. » (La Gerbe, avril 1994)

« La France est devenue Carthage, car au fond d’officines obscures mais efficientes, le mot d’ordre est lancé : “Delenda est Carthago”, il faut détruire la France. Qui ? Pourquoi ? En 1789, le même mot d’ordre avait été donné à partir des salons orléanistes et des lupanars du Palais-Royal, qui recevaient tous deux leurs consignes des loges maçonniques. Les mêmes gens, avec les mêmes moyens, engendrent les mêmes effets : la prévarication révolutionnaire est devenue maire de la corruption républicaine. [...] Ce sont des termites, des vers, des annélides visqueuses [sic], qui rongent les racines de l’arbre de Saint Louis. » (La Gerbe, février 1995).

Le 28 mai 2002, M. Raoult a encore parlé de son « ami Pierre Bernard » lors d’un meeting où l’on pouvait aussi voir M. Sarkozy. Les amis de mes amis sont mes amis ? En tout cas, M. Raoult est un des premiers élus U.M.P. à avoir prôné le ralliement à l’ancien maire de Neuilly. Il y voit sans doute la vraie image de la « France éternelle ».

5eme et 6eme : Marini et Alduy

Philippe Marini et Jean-Paul Alduy : Le fascisme est à l’honneur

Membre du très à droite Conseil national des indépendants et paysans (C.N.I. ou C.N.I.P.) ainsi que de l’U.M.P. (le C.N.I. est associé au parti que dirige M. Sarkozy), sénateur-maire de Compiègne, M. Marini est proprement obsédé par la réhabilitation du Dr Alexis Carrel. Le Dr Carrel aurait certainement mérité de rester dans les mémoires s’il était mort en 1918, après son prix Nobel de physiologie et son travail exemplaire pendant la Première guerre mondiale. Mais le Dr Carrel fut aussi, ensuite, un défenseur farouche de l’eugénisme, un membre du Parti populaire français de Jacques Doriot (P.P.F., fasciste) et un vichyste. Il était partisan de l’élimination physique des handicapés dans « un établissement pourvu des gaz appropriés ».

Cela ne gêne nullement M. Marini et sa municipalité, qui n’ont répondu que par l’agressivité aux protestations de l’opposition de gauche. Son adjoint Michel Woimant a même assuré que « Des réformes utiles ont été mises en place par Vichy. » et que l’extermination des handicapés par les nazis n’est qu’une « large application de la peine de mort [à] restituer dans le contexte de l’époque. » (Libération, 18 octobre 2003). M. Marini, présent, s’est bien gardé de le contredire.

Le sénateur-maire de Compiègne nostalgique d’Alexis Carrel n’a pas mesuré son soutien au candidat Sarkozy.

Maire de Perpignan, M. Alduy cherche à réhabiliter l’Organisation armée secrète (O.A.S.), la bande de tueurs, pour la plupart d’extrême droite et parfois néofascistes, qui ont tout fait pour empêcher l’indépendance de l’Algérie et la viabilité du futur pays indépendant, faisant entre 2 500 et 25 000 victimes, en grande majorité arabes. Il a fait inaugurer un grand monument à la gloire de ces criminels, « un cénotaphe de bronze et de marbre : on y voit, attaché à un poteau, un homme qui s’effondre. Cette sculpture symbolise la mort d’un condamné au peloton d’exécution. Sous cette icône est gravée : “Terre d’Algérie”. Dessous, un autre plaque énumère quatre noms : Bastien-Thiry, Degueldre, Dovecar et Piegts. » a indiqué Le Figaro dans son édition des 6 et 7 novembre 2004.

Jean-Marie Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars 1963 pour avoir tenté d’assassiner le général de Gaulle au Petit-Clamart, l’année précédente. Roger Degueldre dirigeait les Commandos Deltas, qui massacraient les Arabes en faisant des tueries dans une profession pendant toute une journée, quand ils ne commettaient pas des attentats à l’explosif, des assassinats, ou des mitraillages de blessés à l’hôpital ; il a été fusillé le 6 juillet 1962. Albert Dovecar et Claude Piegts, membres de Commandos Delta, ont entre autres à leur actif l’assassinat du commissaire de police Gavoury ; ils ont été fusillés le 7 juin 1962.

À l’inauguration, M. Alduy était accompagné du néofasciste Pierre Sidos (Le Canard enchaîné, 12 janvier 2005). M. Sidos a fondé les groupuscules Jeune Nation et l’Œuvre française, puis s’est rapproché d’un ancien militant F.N. qui avait scission en 1981 car il trouvait M. Le Pen un peu mou (Encyclopaedia Universalis, article « L’extrême droite en France » ; Quid 2005, p. 897).

Ce monument a servi de modèle à de Marignane, autorisé par le maire Daniel Simonpieri - membre du F.N. de 1974 à 1999, puis du M.N.R. jusqu’en 2002 -, qui a rejoint le groupe U.M.P./U.D.F. au conseil général des Bouches-du-Rhône. Au sujet de ce second monument, ni M. Sarkozy de Nagy-Bocsa ni M. Gaudin, maire de Marseille et ancien vice-président de l’U.M.P., n’ont souhaité s’exprimer (Le Canard enchaîné, op. cit.).

Quant à M. Alduy, il est désormais chargé à l’U.M.P. de questions sociales (Libération, 14 décembre 2004).

7eme : Serge Dassault

Serge Dassault : Ça ne vole pas haut

M. Dassault a longtemps été écrasé par la figure de son père Marcel Dassault. À défaut d’en avoir l’envergure, il en a le cynisme absolu en matière politique, le clientélisme sans borne et les mœurs financières douteuses. En 1976, les révélations d’un ancien cadre de Dassault aviation, Hervé de Vathaire, provoquèrent un énorme scandale. L’entreprise fraudait le fisc à l’échelle industrielle ; Marcel Dassault finançait ses campagnes et celles d’un certain Jacques Chirac grâce à une véritable caisse noire (cf. par exemple Laurent Valdiguié, Notre honorable président, éd. Albin Michel, 2002, chapitre 7, « L’incendie Vathaire »). M. Chirac, très lié au groupe Dassault, secrétaire d’État aux Finances pendant certaines truanderies, faillit voir sa carrière brisée, d’autant que les révélations survenaient alors qu’ils n’étaient plus Premier ministre et pas encore président du parti gaulliste ; mais comme Marcel Dassault avait copieusement arrosé la majorité, les giscardiens et les gaullistes historiques ne purent profiter de l’occasion. Depuis, les méthodes du groupe Dassault en France n’ont intéressé personne.

En revanche, la justice belge a condamné M. Dassault fils à deux ans de prison avec sursis pour avoir corrompu deux ministres et un secrétaire général de l’O.T.A.N. La Cour de cassation belge a reconnu sa participation personnelle directe à la corruption active, ajoutant que

« le marché des contre-mesures électroniques a revêtu pour la société ESD [électronique Serge Dassault] une grande importance parce qu’il a permis à cette entreprise de financer et surtout de développer sa technologie, de la tester, d’en prouver la fiabilité et la compatibilité avec les avions F-16 et de s’ouvrir ainsi à un marché virtuel considérable » (Le Monde, 25 décembre 1998).

Il a aussi été condamné à 20 000 F d’amende et 3 000 F de dommages et intérêts par la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris, en 1991, pour « entrave au fonctionnement du comité d’entreprise » (Le Monde, 12 janvier 1991). Enfin, le 21 avril 1997, il a écopé d’un an de suspension de son permis de chasse, 10 000 F d’amende, 10 000 F de dommages et intérêts, du fran symbolique et de la confiscation de son véhicule 4 × 4 pour« chasse à l’aide d’un moyen prohibé » (Le Monde, 23 avril 1997).

Quant à ses idées, elles sont exposées sans fard : c’est un libéral-conservatisme radical, primaire et haineux. Dans Le Figaro du 26 août 2003, il écrivait ainsi que :

« La France va continuer de s’appauvrir, va devenir un pays de fonctionnaires et de chômeurs ! »

Reçu le 10 décembre 2004 par France Inter, il a asséné que « les journaux doivent diffuser des idées saines » et que « les idées de gauche ne sont pas des idées saines » : « nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche qui continuent. »

 

Mais aussi que :

« la gauche trompe, les syndicats trompent les Français en leur faisant croire des choses qui ne sont pas vraies. » ;

que la France : « va devenir un pays sous-développé [...] nous sommes en train de descendre dans un gouffre. » Bien évidemment, il ne saurait être question de critiquer le coût exorbitant du Rafale, les délais de livraison non respectés, ou d’émettre un doute sur ses qualités militaires : « si on ne peut pas se défendre, on perd la guerre. C’est arrivé plusieurs fois dans la vie de la nation. » Voilà qui est beau comme du Bigeard ou du Pétain.

Pour défendre ses idées, M. Dassault a d’abord racheté le groupe Valmonde, la Socpresse et le groupe L’Express-L’Expansion, ce qui en a fait un des deux plus gros éditeurs de journaux, avec M. Lagardère.

En politique, M. Dassault fut moins heureux. S’il a pris la mairie de Corbeil-Essonnes en 1995 à un parti communiste déclinant, il n’a jamais réussi à devenir député, même en 2002. Ce n’est pourtant pas faute de payer de sa personne : d’après les mauvaises langues, le fils de Marcel Dassault signerait, comme son père, chèque sur chèque à ses électeurs - mais au vu de son casier judiciaire, cette accusation est bien entendu malveillante.

Devant les difficultés du suffrage universel, M. Dassault s’est fait élire sénateur en septembre 2004. Ses collègues sénateurs, même ceux de l’U.M.P., sont excédés par ses manières arrogantes, son manque de savoir-vivre (il laisse par exemple son téléphone portable allumé et l’utilise en pleine séance, ce qui est interdit) et son ignorance superbe de la vie politique.

D’abord chiraquien, il s’est rallié à M. Balladur en 1993, puis à M. Sarkozy de Nagy-Bocsa.

le 8eme : Charles Pasqua !

Charles Pasqua : Des valeurs communes

En 1983, M. Sarkozy de Nagy-Bocsa est devenu maire de Neuilly à la place de M. Pasqua par une manœuvre habile plus que par une négociation. Mais M. Pasqua n’en n’a pas voulu à ce jeune ambitieux. Ils se sont rangés tous deux derrière M. Balladur en 1995, et surtout, M. Pasqua a laissé aimablement sa place de président du conseil général des Hauts-de-Seine, département le plus riche de France à M. Sarkozy. La carrière de M. Pasqua est trop riche pour être résumée par une notice. Des ouvrages fort intéressants lui ont été consacrés, comme La Maison Pasqua du journaliste Nicolas Beau, rédacteur au Canard enchaîné.

Bornons-nous à rappeler ses principaux faits d’armes. De 1964 à 1969, il est le patron du service d’action civique (S.A.C.), la tristement célèbre milice du parti gaulliste. De 1968 à 1981, ses membres auront des ennuis avec la justice pour :

« coups et blessures volontaires, port d’armes, escroqueries, agressions armées, faux monnayage, proxénétisme, racket, incendie volontaire, chantage, trafic de drogue, hold-up, abus de confiance, attentats, vols et recels, association de malfaiteurs, dégradation de véhicules, utilisation de chèques volés, outrages aux bonnes mœurs. » (François Audigier, Histoire du S.A.C., éd. Stock, 2003, p. 462).

Avant 1968, la soumission de la justice était telle qu’aucune instruction n’a pu être menée. Et pourtant, c’était encore pire, puisque Jacques Foccart, successeur de M. Pasqua à la tête du S.A.C., a procédé à une épuration des membres du S.A.C. les plus incontrôlables en 1968/1969 !

A la même époque, il aurait fait installer au Maroc des laboratoires fabriquant de la cocaïne, avec les barbouzes du S.A.C. et du Sdece (services secrets, ancêtres de la D.G.S.E.) ainsi que ses amis Corses, avec ses activités à Pernod-Ricard comme couverture. C’est ce dont l’accuse Mme Jacqueline Hémard, héritière du groupe Pernod-Ricard, depuis 1996, sans avoir jamais été attaquée en diffamation. Quant à M. Hicham Mandari, ancien conseiller du roi, il affirme, sans avoir été attaqué non plus, qu’Hassan II avait interdit à la gendarmerie marocaine de contrôler les camions Pernod-Ricard.

Dans les années 1980, M. Pasqua est un fervent partisan d’alliances avec le fn et de rapprochements idéologiques. Il fait par exemple bruyamment entendre sa voix en faveur du rétablissement de la peine de mort et fait voter une loi scélérate sur l’immigration pendant la première cohabitation (abrogée par la gauche dès 1989). Il tient un discours très musclé aux policiers, qui n’a bien entendu rien à voir avec le meurtre de Malik Oussekine, en décembre 1986.

Au début des années 1990, le clan Pasqua se met à son compte, puis se rallie à M. Balladur. Comme par hasard, ce détachement de M. Chirac signe le début de ses ennuis judiciaires. M. Pasqua est mis en examen depuis mai 2001 dans l’affaire Falcone pour « recel d’abus de biens sociaux » et « financement illégal de campagne électorale » (celle des élections européennes, en 1999). Il risque d’être renvoyé devant la Cour de justice de la République pour trois dossiers de « corruption » relatifs à son deuxième passage au ministère de l’Intérieur (1993/1994). Il est ainsi soupçonné d’avoir accepté de jeux au casino d’Annemasse, alors dirigé par un de ses proches, M. Feliciaggi, dans des conditions illégales, d’avoir contraint la société GEC-Alsthom à lui verser 5,2 millions de F pour autoriser le déplacement de son siège social et d’avoir perçu, lui et son entourage, des sommes d’Étienne Léandri, provenant de 21 millions de F de commission que cet individu (décédé en 1995) avait reçus de la Société française d’exportation des matériels et systèmes du ministère de l’intérieur (Sofremi).

Le fils d’Étienne Léandri, Daniel, conseiller de M. Pasqua, a été condamné en novembre 2003 à dix mois prison ferme et 200 000 euros d’amende dans le procès Elf, peine confirmée en appel le 21 mars 2005. Le fils de M. Pasqua, Pierre-Philippe, réfugié en Tunisie, est lui visé par deux mandats d’arrêt dans les affaires Sofremi et GEC-Alsthom. Son cousin germain été mis en examen en 2002 avec M. Claude Marchiani, frère de l’ex-préfet du Var, dans l’enquête sur les fonds occultes versés à l’occasion d’un marché passé avec Aéroports de Paris.

En juin 2004, le juge monégasque Jean-Christophe Hullin a clos son enquête sur un réseau de blanchiment qui, selon une note de synthèse de la police monégasque du 6 mars 2001, a « largement utilisé le secteur bancaire de la principauté et des relais douteux pour se livrer à des opérations qui ont permis de réinvestir dans des activités légales, l’immobilier, le financement de partis politiques et la mise à disposition d’individus membres du milieu de sommes importantes en liquide. [...] Au niveau national, le groupe Feliciaggi-Tomi est lié au parti politique français dénommé RPF, et notamment son président, l’ancien ministre de l’intérieur Charles Pasqua. Des contacts financiers, téléphoniques et professionnels sont avérés. »

Plusieurs collaborateurs de M. Pasqua sont eux aussi mis en examen dans les affaires Sofremi, Falcone, GEC-Alsthom, etc., notamment M. Marchiani, qui a nommément mis en cause MM. Pasqua et Chirac. Sur toutes ces procédures judiciaires, voir Le Monde des 16 mars 2001, 11 juin 2004, 3 août 2004, 25 décembre 2004 et 1er avril 2005.

Le 7 avril 2004, Libération indique que M. Pasqua pourrait avoir une nouvelle casserole :

« Si ce n’est pas encore de la malversation caractérisée, c’est déjà une référence en matière de gabegie de fonds publics. Entre début 2001 et juillet 2003, le conseil général des Hauts-de-Seine a dépensé au moins 3 millions d’euros dans un projet de centre d’art contemporain finalement annulé par le tribunal administratif pour un mauvais choix de site juste après l’arrivée des premières pelleteuses. »

À l’étranger : l’Internationale réactionnaire

M. Sarkozy de Nagy-Bocsa, fasciné par le parti républicain américain, n’a jamais caché qu’il aurait préféré que la France ne s’oppose pas à l’intervention des États-unis en Irak. Au Proche-Orient, il soutient sans nuance le Likoud, la droite nationaliste israélienne, récusant le point de vue équilibré qui prévaut dans la politique française depuis François Mitterrand : le droit des Palestiniens à un État contre le droit tout aussi légitime d’Israël à la sécurité, dans des frontières sûres et reconnues.

Il est très apprécié par M. Stoiber, le président de la C.S.U. Antenne bavaroise de la C.D.U. (parti démocrate-chrétien), ce parti est très conservateur, tellement d’ailleurs qu’il n’a jamais réussi à placer son candidat à la chancellerie. M. Stoiber se vante d’avoir empêché l’extrême droite de progresser en Bavière, mais vu les moyens employés, il pouvait difficilement en être autrement ! Au conservatisme radical traditionnel, M. Stoiber y a rajouté un libéralisme tout thatchérien, qu’il partage avec sa rivale Angela Merkel, présidente de la C.D.U.

Bref, M. Sarkozy de Nagy-Bocsa est le candidat officiel de la droite dure qui émerge dans un nombre croissant de pays depuis le tournant des années 1970 et 1980. Il est des leurs. Ultralibéralisme économique, ultraconservatisme politique, communautarisme ethnique et religieux, cléricalisme poussiéreux, alliance de circonstance la droite nationaliste israélienne contre les solutions de gauche laïque pour le Proche-Orient : voilà le canevas commun.

Post-scriptum : quelques compliments embarrassants

Rendant compte du premier passage de M. Sarkozy de Nagy-Bocsa à « 100 minutes pour convaincre », en décembre 2002, Minute loue la « courtoisie » du ministre de l’Intérieur avec M. Le Pen, à la différence du « traitement infligé à Guigou, bête noire des électeurs de droite », qui lui a logiquement valu « la jubilante sympathie d’une fraction de l’électorat F.N. »

Dans un entretien au Parisien du 21 novembre 2004, M. Le Pen reconnaît « avoir une certaine considération » pour M. Sarkozy de Nagy-Bocsa, jugeant que « sans lui, la droite serait en coma dépassé » ; que lui et M. Galouzeau de Villepin, « ne trient pas entre les partis démocratiques dont nous sommes ».

Dans un entretien au Progrès du 10 décembre 2004, M. Noir, ancien maire de Lyon condamné à trois reprises pour divers délits financiers, déclare que M. Sarkozy est « Le meilleur capitaine possible pour l’U.M.P.

 

    Le rapport parlementaire de juin 99, intitulé Les Sectes et l'Argent, rédigé par les députés GUYARD et BRARD, tout comme le précédent rapport des députés GEST et GUYARD en 95, sert de base pseudojuridique à des persécutions chaque jour plus nombreuses de près de 200 associations et environ 300 000 citoyens français, accusés de ne pas penser ou se comporter en conformité avec la pensée unique. Les enfants  des écoles Steiner subissent des fouilles de leurs cartables scolaires par des inspecteurs de l'Éducation Nationale déguisés en flics de la normalité pédagogique, quand des responsables d'organismes de formation  parfaitement respectables et reconnus pour leur professionnalisme sont traînés dans la boue d'injures et de diffamations gratuites  véhiculées par ce label infamant de "secte". Les rapports parlementaires justifient la "chasse aux sectes" par le caractère dangereux de certaines associations. Cet argument du caractère dangereux  des sectes, qui conduit par exemple Mme Élisabeth GUIGOU, Ministre de la Justice du Gouvernement JOSPIN, à parler à la radio (France-Inter, janvier 2000) des "terroristes et des sectes..." repose sur un événement  précis, datant de décembre 95 : le "suicide collectif" de l'Ordre du Temple Solaire, ayant causé la mort de 16 personnes, dont 3 enfants. 
Or, l'enquête que nous avons menée sur cette affaire, parallèlement  à l'instruction judiciaire, fait apparaître une nouvelle lecture de cet événement qui nous a conduit à déposer une requête auprès de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Le présent document en constitue un extrait destiné au plus large public.

En effet,  nous avons été convaincus par un ensemble de faits probants et de témoignages qui seront mis à disposition de la justice le moment venu, des conclusions suivantes.

1. Le "suicide  collectif'  de l'Ordre  du Temple Solaire (16 personnes retrouvées mortes le 23 décembre 95 dans un site isolé du. Vercors) est en réalité un meurtre politico-mafleux dont l'enjeu  est le contrôle de flux financiers considérables et illicites destinés à un parti politique français.

2. L'expert judiciaire français, rémunéré tant par le gouvernement JUPPÉ que par  l'actuel gouvernement, le médecin  psychiatre  Jean-Marie ABGRALL, a présenté ce massacre comme un  "suicide  collectif' précisément  pour cacher  la  réalité  d'un meurtre prémédité et parfaitement organisé par des commanditaires politiques du plus haut niveau  de responsabilité  dans 
l'État Français.

3. Des réseaux occultes d'acteurs politiques, membres de diverses  sociétés ésotériques, elles-mêmes  très  directement  impliquées dans l'appareil étatique français (Parlement, Gouvernement, Justice) font tout ce qui est en leur pouvoir depuis 4 ans pour étouffer cette affaire et empêcher que la vérité soit mise à jour.

4. La justice française, représentée notamment par le juge FONTAINE de Grenoble, a mis en oeuvre une gestion de ce dossier aboutissant à une clôture récente et à la mise en examen de deux personnes en réalité assez peu concernées, aux fins de protéger des personnages beaucoup plus importants.

5. M. Raymond BERNARD, ancien "grand maître" de l'AMORC, de l'Ordre Rénové du Temple, du CIRCES, membre  de la loge maçonnique  OPÉRA, ami et conseiller  de plusieurs Chefs d'État Africains, proche de M. Charles PASQUA,  est  lui-même   très directement impliqué dans l'organisation de ce meurtre.

6. Le meurtre des 16 membres de l'OTS en décembre 95 avait essentiellement pour but de permettre  à certains  personnages  de récupérer le contrôle de sommes d'argent considérables transitant notamment par certains états africains et des compagnies pétrolières de ces mêmes pays et ce dans le but d'alimenter des caisses occultes susceptibles  de  financer  les 
campagnes électorales du RPR.

7. Un certain nombre des auteurs du rapport parlementaire Les Sectes et l'Argent, membres de certaines sociétés ésotériques françaises, ne peuvent pas ignorer la réalité du meurtre collectif des membres de l'OTS, ni la réalité des commanditaires ; nous avons donc toutes les raisons de les considérer comme complices actifs de ce meurtre ;

8. Un certain  nombre  de membres  de l'actuel gouvernement français et de hauts fonctionnaires, notamment des Ministères de la Justice, de l'Intérieur et de la Défense, connaissent parfaitement les données de ce dossier et s'emploient activement à masquer la réalité des faits et des responsabilités, en s'abritant derrière de faux experts complices des meurtriers,  comme  Messieurs  CHAUMEIL  et ABGRALL.

Nous exposons ci-dessous un certain nombre de faits et de données issus de différents témoignages, qui viennent compléter  l'exposé partiel de ce dossier développé par plusieurs articles parus dans le quotidien LE MONDE en décembre 99. Il n'est pas difficile de comprendre que le journaliste auteur de ces  articles,  M.  Philippe  BROUSSARD,  en cohérence avec la culture médiatique française, n'a bien évidemment pu révéler qu'une partie des informations dont il dispose. C'est pourquoi nous les complétons ici par nos propres résultats d'enquête.

Les conclusions  auxquelles  nous sommes arrivés et les faits sur lesquels elles reposent justifient que nous demandions à la Cour Européenne des Droits de l'Homme de nommer dans les meilleurs délais une commission d'enquête  internationale  strictement indépendante des institutions étatiques françaises (législatives, exécutives et judiciaires) et des réseaux  des sociétés  ésotériques, notamment maçonniques, tant françaises qu'européennes ; et ce compte tenu des graves soupçons qui pèsent sur les acteurs des trois pouvoirs français qui sont dans les faits rendus totalement dépendants les uns des autres par les jeux subtils de réseaux occultes de membres d'organisations diverses, notamment  rosicruciennes, templières et  maçonniques, comme  le procureur français  Éric  de MONTGOLFIER, procureur au TGI de Nice, l'a récemment  dénoncé  publiquement (Journal  Le Monde,  16  octobre  99)  et  comme  quantité d'affaires étouffées par la justice le démontre. 
Outre les faits et données révélés par le journaliste du Monde em décembre 99,  il est  aisément démontrable, au travers de divers documents et témoignages qu'une instruction judiciaire réellement indépendante des sociétés ésotériques impliquées dans ce dossier pourra mettre en évidence, que :

1. M. VUARNET, parent de deux des victimes du meurtre de Décembre 95, a porté plainte contre le Dr ABGRALL, pour fausse expertise

·2. M. Bernard NICOLAS, journaliste à TFI, auteur d'émissions sur les sectes et du livre Les Chevaliers de la Mort (éditions TFI), accorde un soutien sans faille au Dr ABGRALL depuis plusieurs années et cherche à le protéger de toute  poursuite, en défendant lui-même la théorie du Dr ABGRALL sur le suicide des sectes;

.3.  le  Dr  ABGRALL  et  M.  Raymond BERNARD sont membres de la loge OPÉRA; cette loge est actuellement dirigée par un ancien conseiller régional du RPR

.4. M. Raymond BERNARD a fait bénéficier depuis   plusieurs   décennies hommes politiques français et chefs d'état africains des effets supposés de différentes techniques ésotériques,   notamment    celle   nommée Médifocus, aux fins de les aider dans leurs projets politiques, électoraux et financiers ; M. Raymond BERNARD a bénéficié pendant des années de versements 
de dizaines de millions de francs émanant de sociétés pétrolières et de gouvernements africains (Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon etc)

.5. M. Raymond BERNARD est en relation avec M. Charles PASQUA depuis de très nombreuses années

·6. M. Charles PASQUA (commerçant puis homme politique français né le 18 avril 1927 àGrasse - 06), à l'époque où il était cadre dirigeant de la société Ricard, a supervisé l'installation au Maroc de plusieurs laboratoires de transformation  de cocaïne,  comme  l'atteste  la déposition devant une commission du Congrès américain de M. BOUREQUAT, actuellement bénéficiaire de l'asile politique aux États-Unis après avoir dénoncé ces faits et avoir été menacé de mort tant par la DST que par M. Charles PASQUA lui-même pendant la période récente où celui-ci était Ministre d'Etat, Ministre de l'lnténeur et de l'Aménagement du Territoire (1993 /1995) - voir l'audition de M. BOUREQUAT  parue  dans  le journal  Réseau Voltaire du 24 juin 99

.7. M. Alain VIVIEN, lourdement impliqué dans les affaires de financement occulte du Parti  Socialiste,  actuel  dirigeant  de  la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes placée auprès du Premier Ministre, franc-maçon notoire, ne peut pas ignorer les faits  exposés  ici et doit  lui-même  être considéré  comme  un  des  complices  du meurtre collectif du Vercors

·8.  M.  Raymond  BERNARD  connaissait parfaitement M. DI MAMBRO, co-dirigeant de l'Ordre du Temple Solaire, celui-ci ayant été membre de l'AMORC (Ordre Rosicrucien dont M. Raymond BERNARD fut le dirigeant avant de laisser sa place à son fils, suite à un scandale financier interne à l'AMORC) ; M. DI MAMBRO fut ensuite membre de l'Ordre Rénové du Temple (une des nombreuses sociétés ésotériques plus ou moins occultes fondées et dirigées par M. Raymond BERNARD) avant de créer  un Ordre concurrent, l'Ordre du Temple Solaire

9. l'Ordre du Temple Solaire était devenu une plaque tournante de transferts d'argent sale et M.. Dl MAMBRO cherchait à en tirer un profit strictement personnel ; M. DI MAMBRO était ainsi devenu un concurrent dangereux pour M. Raymond BERNARD et notamment pour le contrôle des flux financiers France-Afrique-France   gérés  par   M.   Raymond BERNARD pour son propre compte et le compte de ses amis politiques

·10. toutes les personnes assassinées dans le Vercors avaient été membres de l'AMORC, une grande part d'entre elles étant des transfuges de l'Ordre Rénové du Temple, sachant que le Dr ABGRALL, expert  judiciaire  officiel sur l'OTS, a été lui-même membre pendant 19 ans de l'AMORC (de 70 à 89), puis membre de l'ORT, ordre concurrent de l'OTS

·11. l'instruction judiciaire a montré récemment de façon certaine que 14 des personnes tuées l'ont été par un membre de la Police Nationale, Mr Jean-Pierre LAR-DANCHET et par un architecte, André FRIEDLI, qui se seraient eux-mêmes ensuite donné la mort, ce que rien ne vient démontrer par ailleurs

·12. plusieurs témoins pourront confirmer les  nombreux  rendez-vous  de  Mr LARDANCIIET, assassin  de 14 personnes,  au Ministère de l'Intérieur, les semaines précédent le meurtre, alors qu'il n'était qu'un simple policier de la région de Chambéry qui n'avait pas de raison officielle de rencontrer plusieurs fois de suite les hauts fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur, dont on ne peut ignorer les liens avec Mr Charles PASQUA, y compris aux époques où celui-ci n'est plus Ministre de l'Intérieur

·13. un certain nombre de militaires et de policiers de haut rang ont été membres de l'OTS (ou encore d'autres obédiences du même genre) ; il est indéniable qu'il existe une complicité active entre certains groupes de fonctionnaires d'État, dans la mouvance de différents services secrets, par ailleurs incontrôlables et incontrôlés par le pouvoir politique, et des 
organisations mafieuses qui se cachent sous les oripeaux et le folklore d'ordres templiers ou maçonniques ; que la logistique même du meurtre du Vercors nécessitait les moyens spécifiques d'une organisation militaro-policière ;

14. M. Chartes PASQUA lui-même  était présent à Annemasse, c'est-à-dire à proximité du lieu du crime de décembre 95, quelques jours avant le déroulement du drame

15. M. DI MAMBRO, quelques heures après le meurtre collectif de Cheiry (Suisse, octobre 94) a écrit peu de temps avant sa disparition (M. DI MAMBRO est mort dans le second massacre de Salvan en octobre 94 ou a fui l'Europe) : "Nous vous accusons, M. PASQUA, d'avoir prémédité un  assassinat collectif",  niant  ainsi  très clairement  l'hypothèse  du suicide collectif  et accusant ainsi M. PASQUA comme un des principaux commanditaires   du  meurtre collectif du Vercors qui a suivi les drames qui se sont déroulés en Suisse en 94

16.  M.  DI  MAMBRO,  écrivant  cette accusation, envoyait aussi par la poste à M. PASQUA les faux passeports  que celui-ci avait procurés à M. DI MAMBRO et à sa femme,  pour leur faciliter  leurs  voyages autour du globe pour transporter des fonds occultes provenant d'activités mafieuses

17. les cas présentés ces dernières années de "suicides  de sectes", à savoir  les  drames américains de Guyana en 79 (900 morts) et celui de Waco, se sont depuis avérés - de l'aveu même du FBI en septembre dernier - tous deux être le résultat d'opérations militaro-policières, impliquant les services de l'état américain dans des manipulations multidimensionnelles qui 
doivent être situées dans un climat de politique intérieure et extérieure de type paranoïaque;

18. la thèse du suicide collectif, largement vendue à la presse par le Dr ABGRALL, qui s'est trouvé précisément sur les lieux du crime dès les premières heures de la découverte du drame, puisqu'il était depuis plusieurs jours déjà dans sa maison d'Autrans située à quelques kilomètres du lieu du crime, est à l'évidence une manipulation des médias et de l'opinion publique, dans le but de cacher la réalité d'un règlement de comptes entre des bandes de gangsters rivales

19. le Dr ABGRALL, expert officiel  en sectes, ne peut prétendre sérieusement  défendre cette thèse qui sert aujourd'hui à diffamer des dizaines d'associations françaises ésotériques, philosophiques, religieuses, spirituelles, lui qui a effectué son service militaire dans les services secrets de l'armée française, en y faisant une thèse médicale sur l'entraînement des plongeurs, lui qui a procédé il y a quelques années  à une infiltration  du mouvement politique  des Verts, pour en exclure  les médecins militants sincères des médecines alternatives, lui qui a fait ou fait encore partie de quantité de groupes ésotériques et, notamment, de la 
loge OPÉRA tant impliquée dans cette affaire

·20. il est enfin étrange de constater que le Dr ABGRALL, qui demeure habituellement à Toulon où il exerce comme médecin psychiatre (avec, à la clé, quelques suicides de patients, bien réels ceux-là...),  est  aussi propriétaire  de  deux maisons,  l'une  à  Autrans,  c'est-à-dire  à quelques kilomètres de Saint-Pierre de Chérennes, lieu du crime de décembre 95 et l'autre à Vitry-le-François, qui serait, selon ses propres déclarations, "une zone de repli pour certains membres de  l'Ordre du Temple 
Solaire" (Interview à l'Union de Reims, 20.8.97);

·21. M. DI MAMBRO, porteur de valises, a voulu détourner à son profit des fonds gérés par d'autres : il est devenu à un moment indispensable de l'éliminer, lui et son organisation, en faisant porter la responsabilité de ce massacre sur "la folie des sectes" pour mieux cacher la réalité d'une mafia criminelle ; cette mafia est structurée autour de certaines  loges  maçonniques  et organisations templières, à la croisée des chemins des vieux réseaux GLADIO installés à la fin de la dernière guerre par la CIA dans différents pays d'Europe, du SAC, la police parallèle gaulliste dissoute en 82 après le massacre d'Auriol et dirigée par M. PASQUA, et des systèmes de transferts d'argent d'origine criminelle ou pétrolière destinés àalimenter les caisses occultes de partis politiques et notamment du RPR (voir dossier du Point sur la France Templière, n0 1373 du 
9 janvier 99);

·22. la diabolisation  des "sectes", qui se traduit notamment  par la publication de rapports parlementaires successifs en complète violation avec la Déclaration  de Sauvegarde des Droits de l'Homme, entraîne des actes discriminatoires et diffamants dont sont victimes plus de deux cents associations le plus souvent bien naïves et innocentes et plusieurs milliers de citoyens français ; cette diabolisation  est  consciemment  et volontairement mise en oeuvre par des réseaux occultes organisés par quelques dirigeants de certaines loges maçonniques et ordres templiers, dans le but précisément de cacher par tous  les  moyens  possibles  leur  propres pratiques mafieuses et criminelles.

Commentaires et conclusions 
Il est de notoriété publique aujourd'hui en France que  les  membres  des sociétés  ésotériques, templières, rosicruciennes, maçonniques ou autres appliquent comme critère supérieur à tout autre la solidarité entre  leurs membres.  Ce très  beau principe universel de solidarité entre les hommes est dans la réalité totalement dévoyé par les élites de certaines organisations qui se servent de ce principe pour couvrir les malversations et crimes les uns des autres, au mépris le plus absolu des lois ordinaires qui fondent l'État de Droit et tout en trompant leurs "adhérents de base" sur la réalité du fonctionnement  de  ces  groupes  mafieux  qui détournent des traditions philosophiques à leur profit. 
Ainsi, l'ensemble de la classe politique française actuelle est à ce jour entièrement gangrenée par des réseaux occultes de membres de sociétés ésotériques qui gèrent les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire comme un seul, en faisant passer leurs intérêts claniques avant ceux de l'Etat de Droit. 
Cette réalité, admise à ce jour par un nombre chaque jour plus important  de sociologues, de juristes, de journalistes honnêtes et indépendants et d'observateurs de la vie politique transforme l'État Français en État mafieux qui échappe  à tout contrôle  démocratique,  puisque  la justice est inféodée au pouvoir exécutif, lui-même géré de façon illicite par ces groupes occultes. 
Dans cette perspective, les rapports parlementaires successifs contre les sectes servent avant tout à cacher les activités mafieuses de sociétés occultes qui pourraient être précisément décrites dans les mêmes termes que ceux utilisés par les auteurs des rapports pour décrire "les sectes". Il est à cet égard instructif de relever que les organisations dirigées par M. Raymond BERNARD n'ont jamais été citées dans les rapports parlementaires sur les sectes, pas plus que les loges maçonniques, alors que ces groupes présentent de fait des dérives bien plus dangereuses que ce que l'on pourrait être fondé à reprocher à certaines associations dénoncées par les rapports.

Christian Cotten 
psychosociologue, psychothérapeute, cogérant de la société Stratégique 
Président du Réseau Européen pour une Politique de Vie 
Christian Cotten 
20, rue Henri Martin 92100 Boulogne-Billancourt 
Tél. : 0l 47 61 88 60 - Fax : 0l 47 61 88 61 
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A qui appartient le Maroc ?

Dans ce texte, l’OGD insiste sur le fait que ce commerce est "très hiérarchisé". Au sommet de la hiérarchie, le rapport citait les noms des membres de la famille royale ou des ministres directement compromis (il est à noter que les bureaucrates européens ont aussitôt demandé une version expurgée où n’apparaîtraient pas ces noms...). A la base de cette pyramide, au moins 200.000 paysans du Rif. De loyaux sujets de Sa Majesté Hassan II. A la pointe de la pyramide ? Mystère... L’"entourage du roi" ? Soit. Et le roi ?

A qui appartient le Maroc ? C’est le titre d’un ouvrage, déjà recommandé par ce journal, que vous pouvez peut-être encore vous procurer chez l’Harmattan. Le Maroc appartient à Hassan. A qui appartient la région du Rif ? Eh bien le Rif appartient directement au roi ! Le Maroc est un pays en grande partie féodal. Le Rif est, lui, féodal. Colonisé par l’administration royale, rien ne peut y être planté sans le feu vert de ses représentants. Et c’est normal : Hassan II est un homme sérieux. Il ne laisserait pas un tel commerce entre les mains de n’importe qui.

Hassan II est donc un des hommes les plus riches du monde. Ça lui vaut d’avoir des amis - nous y reviendrons dans un instant. Le plus riche du monde ? C’est possible. Mais lui, c’est un roi, pas un Mobutu. Sa fortune c’est son pays. Il a sûrement quelques comptes en Suisse et des villas de-ci de-là, mais ce ne sont que peu de choses comparées à sa fortune. La reine d’Angleterre elle aussi est très riche. C’est la dure vie de certains monarques.

Hassan, pour sa part, s’est donc spécialement enrichi en trafiquant des drogues illicites. Cette activité est sévèrement réprimée par la loi, y compris celle de son propre pays. Des tas de gens croupissent en prison au Maroc, en Espagne, en France ou ailleurs - qui ne sont au fond que ses sous-traitants - pendant que Sa Majesté reçoit dans ses palais les grands de ce monde. Et les grands de ce monde, flattés d’avoir été si bien reçus par un si grand monarque, s’en retournent dans leur pays et font des discours enflammés contre la drogue, cette hydre aux dents longues qui suce le sang de nos petits enfants.

Amis de 20 ans

Un de ces grands s’appelle Jacques Chirac. Un ami de vingt ans. Quelqu’un sur qui on peut compter. Jacques Chirac est un monsieur qui fait de la politique à un assez haut niveau. Il a été, entre autres choses, ministre de l’Intérieur, Premier ministre, maintenant il est président de la République. Ces métiers-là permettent, parfois, d’être bien informé.

En France il existe une brigade des stupéfiants et un Office central de répression du trafic international de stupéfiants (OCRTIS). Ce sont de grosses organisations qui ont beaucoup de moyens. L’OGD est une petite organisation qui a peu de moyens. Pouvons-nous supposer un instant que ce que l’OGD a pu apprendre en enquêtant avec les moyens du bord soit inconnu de Jacques Chirac ?

On sait aussi que le roi du Maroc, qui est un homme riche, a pour habitude de subventionner les partis politiques français. Ceci est spécialement utile, bien sûr, pendant les campagnes électorales. Et doublement utile lorsque ces campagnes sont difficiles, comme celle de Jacques Chirac contre Edouard Balladur. A peine élu, le premier acte du Génial président, avant même de lancer des bombes sur Mururoa, ce fut un petit voyage en Afrique, chez les amis. La première étape de ce voyage fut la plus importante : le Maroc. Jacques Chirac et Hassan II se sont retrouvés très cordialement. Ils ont conclu en un éclair un accord impressionnant qui consistait, entre autres choses, à doubler l’aide française au Maroc. Rien que ça.

Deux heures d’entretien confidentiel entre Chirac et son ami le dealer

Au nom des vingt années d’amitié les unissant, Son Altesse Royale Hassan II décora le Génial président de la plus haute distinction marocaine. Ils ont même eu l’occasion de parler du Rif et de ses "problèmes de développement économique et social". Chirac s’est engagé à ce que la France soutienne plus particulièrement l’action du roi dans cette région. Pour la petite histoire, il faut savoir que le roi a réussi à encaisser des milliards de dollars de la communauté internationale, sous prétexte de développer des cultures de substitution au cannabis dans le Rif. D’un côté il encaisse les subventions, de l’autre les surfaces de cultures s’étendent... Tout bénéfice. L’astuce a beau être éventée depuis un moment et faire sourire les spécialistes, c’est bien cette escroquerie-là que Chirac proposait de relancer auprès de la communauté européenne, pour un montant de plus de deux milliards de dollars cette fois...

En 36 heures de visite, le fringuant Président français a aussi trouvé le temps pour deux heures d’entretien confidentiel avec son ami le dealer. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit.

La Hollande concurrence ce juteux trafic

Ce qu’on sait en revanche, c’est que s’il n’y avait pas l’OGD - et "Le Monde" -, notre ami le roi serait peut-être soupçonné de n’être pas un très bon démocrate - mais l’affaire s’arrêterait là. Le pollen du cannabis marocain a beau embaumer jusqu’en Espagne - ainsi que c’était le cas cet été, à peu près en même temps que Chirac passait par là... -, motus et bouche cousue, personne n’oserait dire un mot.

Il vaut mieux. Quelqu’un a osé témoigner sur la complicité franco-marocaine dans le trafic de drogues. Il s’appelle Ali Bourequat. L’asile politique lui a été accordé il y a quelques mois aux Etats-Unis. Il l’a obtenu en raison des persécutions subies en France du fait des dénonciations que contient son livre "Dix-huit ans de solitude : Tazmamart", paru chez Lafon en 1993. Charles Pasqua était encore ministre de l’Intérieur. Il semble que cet autre grand ami du roi du Maroc n’ait pas été en mesure de garantir la sécurité d’Ali Bourequat en France. Bourequat osait simplement dénoncer les complicités entre la France de monsieur Pasqua et le Maroc de monsieur Hassan II dans le trafic de stupéfiants.

De retour à Paris, Jacques Chirac s’est cru autorisé à agresser le premier ministre néerlandais pour le "laxisme" dont fait preuve son pays en matière de drogues. En fait de laxisme, les Pays-Bas mènent une politique qui tend à la légalisation du cannabis, une légalisation qui mettrait fin au marché noir à colossales plus-values que permet la pseudo-prohibition des drogues. En plus, les Pays-Bas pratiquent une sorte de "tolérance" qui en fait le premier producteur européen de cannabis et donc, un concurrent du Maroc.

Assurance deal

Si Chirac, Pasqua et les patrons de la brigade des stups et de l’OCRTIS sont tellement remontés contre les Pays-Bas, c’est simplement parce qu’ils proposent une voie qui mettrait fin à leurs petites affaires, et qu’en attendant, elle fait concurrence à Son Altesse Royale, leur ami le dealer.

Pour bien comprendre tout ça, il faut savoir comment se passe le commerce entre le Maroc et les pays destinataires des drogues qu’il exporte. Un ami de l’OGD me racontait un jour comment, au cours d’une de ses enquêtes, il avait réussi à se faire passer pour un gros acheteur de haschisch, un investisseur en col blanc. On lui proposait alors deux formules : soit il achetait la marchandise et la faisait transporter à ses risques et périls, soit il payait l’assurance. On appelle ça "acheter la route". La marchandise lui coûtait plus cher, mais il n’avait qu’à indiquer le point de livraison. L’assurance était totale. En cas de pépin - on ne sait jamais, on peut tomber sur un flic ou un douanier honnête -, la marchandise était remplacée sans qu’il ait à débourser un sou de plus, et livrée comme prévu à l’adresse indiquée.

Héroïne, terrorisme et médailles...

Pour compléter le tableau, il est utile de savoir aussi que le Maroc n’est plus spécialisé en cannabis depuis longtemps. Voilà des années qu’il a proposé à la Mafia internationale de profiter de son infrastructure et de ses excellentes capacités d’acheminement des drogues en Europe pour récupérer, d’abord le marché de la cocaïne, puis celui de l’héroïne. En ce qui concerne l’héroïne, le Maroc expérimente la culture de pavot - et maîtrise déjà sa transformation. Ainsi, ce pays n’est pas seulement le premier producteur de haschisch, mais vraisemblablement la première "plaque tournante" de drogues sur terre.

Que dire de plus ? Nous n’avons pas là une "affaire" comme celle de l’appartement d’Alain Juppé. Ce sont les bases mêmes de l’ordre qui nous accable qui sont en cause. La politique criminelle dite de "prohibition" des drogues a d’ores et déjà sapé tout l’édifice. Il faut en changer d’urgence. Il n’y a plus de contrat social qui tienne dans de telles conditions.

Ramzi Ahmed Youssef, un Pakistanais de 27 ans, est soupçonné d’avoir organisé l’attentat contre le World Trade Center, en 1993, à New York - et d’avoir été sponsorisé par les "narcos" de son pays. Les hezbollahs de monsieur Hekmatyar, en Afghanistan, ont financé leur guerre en cultivant le pavot, transformé en héroïne, au Pakistan, avec l’aide des services secrets pakistanais, travaillant main dans la main avec la CIA (pour vaincre, à l’époque, l’armée rouge).

Les mêmes hezbollahs de Hekmatyar sont, selon la DST, les organisateurs des attentats qui nous valent Vigipirate. Les poseurs de bombes qui accaparent la une des journaux ont été entraînés en Afghanistan, dans les camps de monsieur Hekmatyar, à côté de ses champs de pavot. Toujours selon la DST, ils auraient pris leurs ordres dans un bureau de Peshawar, et le communiqué revendiquant finalement ces attentats est arrivé au Caire en provenance de Lahore. Lahore, c’est au Pakistan. Un pays qui dispute à la Birmanie la place de premier producteur d’héroïne du monde.

Ce n’est pas la peine de faire semblant de combattre le terrorisme par Vigipirate quand on va prendre ses médailles chez le roi du Maroc.

 

 

 

 

 

Hicham Mandari, un Marocain de 32  ans, qui avait autrefois ses entrées à la cour de Hassan  II, a été assassiné, le 4  août, en Espagne. L'épilogue d'un destin météorique pour un intrigant plein de ressources, qui menaçait de révéler les secrets de la monarchie chérifienne.

L'assassin n'a pas mis de silencieux. C'est l'unique dérogation à la sobriété du meurtre, très professionnel, de Hicham Mandari, le 4 août, près de Marbella (Espagne). Dans le dernier quart d'heure avant minuit, ce Marocain de 32 ans tombe face à terre, tué d'une seule balle - calibre 9 mm - tirée à bout portant dans la nuque, du bas vers le haut. Une mort par excès de confiance qui ne ressemble pas à la victime. En cavale depuis six ans, depuis qu'il avait fui le Maroc ou, plus précisément, le palais royal, Hicham Mandari nourrissait une méfiance grandissante envers tout et tout le monde : les galeries marchandes sans issue, les rendez-vous fixés trop longtemps à l'avance, les faux opposants, les gardes du corps "retournés" par les services secrets de son pays, constamment à ses trousses.

Une tentative d'enlèvement, puis trois tentatives d'assassinat - la dernière, à Paris, dans la nuit du 22 au 23 avril 2003, l'avait envoyé à l'hôpital avec trois balles dans le corps - avaient transformé ce golden boy de la jet-set marocaine. Gonflé de corticoïdes, il marchait avec une canne-épée, claudiquant du pied droit. Mais, dans sa tête, sa fuite en avant s'emballait, la martingale de ses révélations-chantages touchait au va-tout final. Amplifié par l'écho fou dans le parking fermé où s'est produit le crime, le règlement de comptes a été sonore. "Un bruit s'était échappé du méchouar", la cour du palais, commentera, en privé, un grand commis du pouvoir royal marocain. "Il a fait le tour du monde, mais il a été rattrapé."

Hicham Mandari embrasse le béton dans le garage no 5 du complexe résidentiel de Molinos de Viento, à Mijas, une localité entre Malaga et Marbella. Sous sa chemise arrachée du pantalon, également ouvert, perce le gilet pare-balles léger qu'il s'était habitué à porter. Ce n'était pas une découverte pour son assassin. Celui-ci l'a fouillé pour enlever de la petite boîte noire en plastique que la victime portait cachée sous l'aisselle, une clé parmi des versets du Coran. La police espagnole ne trouve que ces bouts de sainte écriture et, joli pied de nez de quelqu'un qui brassait l'argent comme d'autres l'air, 170 euros. Une misère.

A quel trésor la clé dérobée donne-t-elle accès ? Ce n'est pas la seule question sans réponse. La Guardia Civil recueillera les témoignages contradictoires de plusieurs habitants. L'un affirme avoir vu "trois Arabes" se disputer, peu avant le crime, sur le trottoir, dehors. Un autre dit avoir aperçu des hommes s'engouffrer dans le parking au moment où en sortait une voiture. Un troisième, un enfant, prétend avoir vu deux hommes s'enfuir du parking, après le coup de feu, puis monter dans une fourgonnette blanche qui les attendait, avec un troisième homme au volant... "On n'a qu'une seule certitude, confie une source proche de l'enquête. Mandari a été tué le jour même de son arrivée en Espagne. En fait, il s'est rendu directement à ce rendez-vous fatal."

Mais qui pouvait bien être la connaissance intime qui lui inspirait confiance au point de le faire accéder à l'immeuble par le parking fermé où il a été abattu, sans offrir de résistance, surpris avant d'atteindre l'une des deux portes permettant de monter dans les appartements, dont beaucoup sont loués par des Marocains ? "On va le savoir, et même assez rapidement", assurent les enquêteurs espagnols.

Ces derniers ont fait preuve d'habileté. Pendant huit jours, ils n'ont pas rendu publique l'identité de la victime, officiellement parce que la police française a tardé, jusqu'au 11 août, à répondre à leur requête lancée, via Interpol, à partir d'une carte téléphonique France Télécom et d'un - faux - permis de conduire italien trouvés sur Mandari. En fait, le ministère de l'intérieur espagnol a attendu jusqu'au 13 août avant de révéler l'assassinat, pour repérer les proches du Marocain et "voir qui allait s'inquiéter de sa disparition".

La ruse a permis de remonter jusqu'à un Franco-Algérien domicilié en région parisienne, qui avait fourni à la victime le faux permis italien. C'est lui, aussi, qui avait vu Mandari juste avant son départ en avion, le mercredi 4 août, en fin d'après-midi. "Je vais pour deux jours en Espagne, et peut-être en Italie. Si je reste plus longtemps, tu me rejoins", lui avait-il dit autour d'un café. Geste sans précédent, même s'il ne semblait traduire aucune inquiétude particulière, il lui avait confié l'un de ses téléphones portables et, surtout, son agenda.

La police espagnole espère trouver dans cet agenda le nom qui manque au rendez-vous avec la mort sur la Costa del Sol. Peine perdue, selon plusieurs proches de Hicham Mandari. "Chez lui, tout était codé", affirment-ils à l'unisson. "C'était un rendez-vous galant, glisse l'un d'eux, sans dire d'où il tient cette information. Hicham allait voir une femme dont il était fou, qu'il couvrait d'or." Et de citer le nom, très connu, d'une fille de la nomenklatura du royaume, qui, comme tant d'autres, était en effet en vacances à Marbella au début du mois d'août.

Se non è vero, è ben trovato : l'homme qui devait tout aux femmes, sa jeunesse dorée, son entrée au palais, "son" argent et son butin de secrets, aurait péri par la faute, volontaire ou involontaire, de l'une d'entre elles.

Le quartier Hassan, à Rabat, dans les années 1980. Fils d'un couple séparé, élevé par sa mère, Sheherazade Mandari, née Fechtali, le jeune Hicham grandit, en fait, au foyer de Hafid Benhachem, futur directeur de la Sécurité nationale, dont les deux fils adoptifs forment avec leur copain un trio inséparable. Jamais à court d'argent, ils sont les premiers à avoir des motos pétaradantes, les premiers aussi à fréquenter la boîte de nuit la plus huppée de la capitale marocaine, le Jefferson, dont Hicham est la star-caïd dès l'âge de 15 ans. S'ensuit une fugue amoureuse qui aurait pu mal se terminer. Hicham ravit Hayat Filali, fille du conservateur du palais royal de Bouznika. Les jeunes amoureux sont rattrapés. En lieu et place du châtiment redouté, ils obtiennent la bénédiction du roi - indispensable aux parents de tous les serviteurs en vue au palais - pour pouvoir s'unir légalement.

La responsable de ce miracle est une tante de Hayat, Farida Cherkaoui, concubine favorite du souverain, le grand amour de sa vie. C'est elle qui apaise l'orgueil bafoué du père et obtient l'arbitrage du roi. Celui-ci fait même entrer le jeune Hicham dans ses services, comme "chargé de mission" au département de la sécurité que préside Mohamed Médiouri. Hassan II ne se doute pas qu'il provoque ainsi le premier court-circuit qui fera disjoncter le centre névralgique du makhzen, le pouvoir traditionnel au Maroc, fondé sur l'accumulation de richesses - le mot est à l'origine du terme "magasin", en français - et sur des réseaux personnels d'allégeance. Mohamed Médiouri était en effet épris de l'épouse légitime de Hassan II, "la mère des princes". Il l'épousera après la mort du roi, en 1999, et vit aujourd'hui avec elle entre Versailles et Marrakech.

Le roi connaissait-il les sentiments de l'homme qui veillait sur sa sécurité ? Nul ne le sait avec certitude. Mais Mandari, lui, n'ignorait rien du secret de son supérieur, sans doute grâce à sa grande amie Farida Cherkaoui. D'ailleurs, il n'était pas à un viol d'intimité près. A peine admis au palais, il commençait à apporter des cadeaux aux femmes du harem, avant de distribuer aux recluses du roi, interdites d'accès au téléphone, des portables, dès que ceux-ci ont été mis en vente au Maroc...

Un futur chroniqueur de la dynastie chérifienne, vieille de quatorze siècles, devra consigner le nom de Hicham Mandari comme celui de l'homme qui perça les murs épais du palais et éventa les arcanes d'une monarchie de droit divin rendue mortelle par les mœurs humaines, trop humaines, de la famille régnante. Il devra ajouter, s'il est scrupuleux, que le même Hicham Mandari vola son roi, quand celui-ci fut à l'article de la mort, et tenta de faire chanter son fils et successeur, Mohammed VI.

En trente-huit ans de règne, Hassan II a fait trembler ses sujets, jamais à l'abri d'une arrestation arbitraire, d'un passage à tabac dans un commissariat, d'une séance de torture dans un "point fixe" du réseau parallèle des centres de détention, voire d'une "disparition" ou de l'envoi dans un bagne secret, tel que celui de Tazmamart.

Mais, à la fin de sa vie, l'autorité du souverain, rongé par la maladie, ne suffisait plus à contenir la rapacité de ses serviteurs les plus proches. Craignant la remise en question de leur rente de situation à l'heure de la succession, ceux-ci se sont mis à piller le palais, à en emporter tout ce qui pouvait l'être : vaisselle, tableaux, tapis et meubles... Or seul Hicham Mandari, grâce aux complicités féminines, mais, aussi, en associant d'autres courtisans au partage, a eu le bras assez long pour atteindre le saint des saints, la chambre servant de coffre-fort au palais de Rabat.

Qu'a-t-il subtilisé ? Une dizaine de chèques du roi, c'est sûr. Des bijoux de famille, selon certains. Des "documents secrets" et, en particulier, l'inventaire du patrimoine royal placé à l'étranger, selon ses propres dires. Vrai ou faux ? En tout cas, Mandari a fait de cette rumeur, pendant six ans, un moyen de chantage très efficace et un feuilleton médiatique à rebondissements.

Mais, d'abord, il lui a fallu fuir, quand le secrétaire particulier de Hassan II, Abdelfettah Frej, après un séjour à l'hôpital, a été joint par une banque luxembourgeoise lui demandant d'authentifier le paraphe royal au bas d'un chèque portant sur une forte somme. Quand Hassan II l'a appris, les murs du palais ont tremblé. Cependant, son "chargé de mission" lui a échappé. Prévenu par ses complices bien placés, Hicham Mandari, sa femme Hayat et leur bébé, une fille, ont pu gagner l'étranger, aussitôt pris en chasse par les services secrets marocains.

"Sa Majesté m'a confié l'enquête sur ces vols", raconte au Monde Driss Basri, qui fut pendant vingt ans l'inamovible ministre de l'intérieur de Hassan II, son "grand vizir" comme on aurait dit du temps du sultanat. "Par déférence pour le roi", Driss Basri n'a pas cherché à savoir ce qui s'était passé à l'intérieur du palais. Mais, dès l'été 1998, spécialement envoyé à Paris pour quérir le concours des autorités françaises, il avait conclu au sérieux de l'affaire. "Je pense que Mandari détenait effectivement trois ou quatre secrets d'Etat." M. Basri aurait-il livré cette confidence s'il n'était pas lui-même, aujourd'hui, en froid glacial avec Mohammed VI, s'il n'était pas de fait exilé à Paris, sans passeport marocain valable ni titre de séjour en France ?

Via Paris, Bruxelles et Francfort, Hicham Mandari et sa famille finissent par gagner les Etats-Unis, sur les conseils d'un avocat américain, Me Ivan Stephen Fisher. C'est lui, aussi, qui mènera, à Chicago, des négociations avec des représentants du Maroc, l'ambassadeur à New York, Ahmed Snoussi, le numéro deux du secrétariat particulier de Hassan II, Abdelkarim Bennani, et Driss Benomar, alors au ministère de l'intérieur à Rabat. Un grand cabinet d'avocats à Washington, Zuckerman, est commis pour prodiguer ses conseils au royaume. Dès lors, les quatre fils conducteurs de l'"affaire Mandari" - les tractations, les chantages par voie de presse, les violences et l'assourdissement judiciaire - ne cesseront plus de s'enchevêtrer, dans une spirale ascendante.

L'échec du tour de table de Chicago précède de peu la publication, le 6 juin 1999, dans le Washington Post, d'un encart publicitaire dans lequel Mandari s'adresse au roi chérifien. Le fugitif s'y affirme "victime de mensonges", demande la restitution de ses "bijoux" en même temps qu'une "grâce royale", mais prévient aussi, sans détour : "Comprenez, Majesté, que, pour ma défense et celle de mes proches, j'ai préparé des dossiers qui contiennent des informations (...) dommageables pour votre image à travers le monde." Douze jours plus tard, Mandari fait l'objet d'une tentative d'enlèvement à Miami, en Floride, où il s'est installé. Il en réchappe.

En juillet 1999, Hassan II meurt. Mais, pour le moins, l'arrivée au pouvoir du prince héritier ne vide pas l'abcès d'un scandale que Mohammed VI s'emploiera également à étouffer par tous les moyens. La présence de Hicham Mandari aux Etats-Unis commence à peser sur les relations entre Rabat et Washington, comme l'atteste une note, datée du 5 août 1999, du Diplomatic Security Service du département d'Etat, qui souligne le "très grand intérêt" que le royaume attache à la récupération de ce ressortissant en situation irrégulière sur le sol américain.

L'ex-ministre marocain de l'intérieur, Driss Basri, confirme avoir diligenté des démarches officielles auprès du gouvernement américain, sur instruction de Mohammed VI, afin d'obtenir l'extradition de l'ancien courtisan, voleur mué en marchand de secrets. M. Basri se souvient aussi à quel point le dossier des "faux dinars du Bahreïn" - la contrefaçon et la mise en circulation de l'équivalent de 350 millions de dollars, dans laquelle Hicham Mandari est impliqué - a été une aide providentielle pour envoyer le racketteur du roi en prison et, par la même occasion, l'assécher financièrement par le blocage de ses comptes.

En août 1999, dans le cadre des poursuites engagées contre les faussaires de dinars bahreïnis, Mandari est arrêté aux Etats-Unis. Débute alors, pour lui, la période la plus noire de sa longue épreuve de force avec le trône alaouite. Il va se ruiner en frais d'avocat, en honoraires pour un détective privé, et finira "essoré" par des "amis" qui lui proposent une aide dont il pense ne pas pouvoir se passer. Il restera presque trois ans enfermé dans une cellule de la prison fédérale de Miami, se battant pied à pied pour éviter ce qui aurait été la fin pour lui : son extradition au Maroc.

Dans ce combat inégal, il se trouve un allié, un autre courtisan tombé du carrosse royal, Ali Bourequat, l'un des trois frères à la double nationalité française et marocaine, qui, pour s'être également mêlés de secrets d'Etat et d'alcôve, avaient été emmurés pendant dix-huit ans dans le bagne-mouroir de Tazmamart. Après leur libération et leur arrivée en France, le 3 janvier 1992, les frères Bourequat, eux aussi, avaient "négocié" avec Hassan II leur silence et obtenu, chacun, 10 millions de francs qu'ils avaient encaissés dans une banque à Genève. Mais c'est son statut de réfugié politique aux Etats-Unis qui rend Ali Bourequat particulièrement précieux pour son compatriote aux abois. Car Ali Bourequat ne s'est pas vu octroyer cette protection, le 31 mars 1995, en raison du calvaire subi au Maroc, mais à la suite de menaces pesant sur lui... en France et dans lesquelles serait impliqué l'ancien ministre de l'intérieur Charles Pasqua !

En gagnant Ali Bourequat comme "témoin expert" à son procès, Mandari espère bâtir une défense contre son éventuelle extradition vers la France, antichambre d'un renvoi au Maroc, puisque Paris, à la différence de Washington, est lié par un traité d'entraide judiciaire avec Rabat. En effet, c'est la justice française qui a lancé le mandat d'arrêt international en vertu duquel, pour l'affaire des faux dinars, Hicham Mandari a été placé sous écrou extraditionnel.

Jamais le pouvoir chérifien n'aura été aussi près de faire rendre gorge à Mandari que du temps de sa détention en Floride, entre 1999 et 2002. Parce que ce qui est dur pour le prisonnier est à la limite du supportable pour sa femme Hayat et sa petite fille. Hayat vit à Miami sans papiers et presque sans argent, à la merci de la générosité occasionnelle de proches. Une fois par semaine, elle se rend à la prison - un trajet d'une heure et demie - pour soutenir le moral de son mari. Celui-ci payera mal en retour sa loyauté. Mais, en attendant, le couple fait face au pouvoir royal, qui pense avoir opté pour la bonne stratégie. L'affaire des faux dinars du Bahreïn lui permet, avec l'aide de la France, d'actionner le bras de la justice, sans parler de l'embarrassante effraction au palais de Rabat. Encore que ce transit par la France n'inspire rien qui vaille au roi. "En France, la justice et la presse ne sont plus tenues. On va avoir des problèmes", aurait-il maugréé, selon Driss Basri. C'était bien vu.

Hicham Mandari mènera grand train à Paris. Extradé par les Etats-Unis, en mai 2002, sous réserve que la France ne le livre pas au Maroc (un engagement - public - cependant jamais formellement acté dans le dossier d'instruction), l'homme qui veut faire chanter le roi du Maroc finit par être remis en liberté provisoire et retrouve sa marge de manœuvre, considérable à en juger les résultats : il roule dans des Mercedes 4 × 4 aux vitres fumées, précédé et suivi de ses propres motards, entouré de gardes du corps, avec oreillettes et lunettes noires... Il fait des Champs-Elysées son golden mile, s'installe à demeure dans des hôtels de luxe, distribuant des pourboires faramineux, entretenant toute une cour de Franco-Maghrébins et de Franco-Libanais, de "Tony", le loueur de limousines, à "Amina", qui coiffe et masse le seigneur de l'argent facile.

D'où lui viennent les sommes considérables qu'il dépense sans compter, entre autres en cadeaux encombrants pour des récipiendaires qui ne lui ont parfois rien demandé ou craignent les "services" qu'ils auront un jour à rendre à leur munificent bienfaiteur ? De son temps de missi dominici au palais chérifien, Hicham Mandari a gardé de lucratives relations, de sincères amitiés comme des liens plus interlopes, les deux n'étant d'ailleurs pas exclusifs.

C'est ce qu'illustre l'affaire des "faux dinars du Bahreïn". Lié au prince héritier bahreïni de l'époque, entre-temps devenu roi dans son émirat, Mandari fréquente également un Zaïrois proche de la famille de feu le maréchal Mobutu, Richard Mwamaba, qui songe à une variante d'un tour de passe-passe inventé par l'ancien maître de Kinshasa. Celui-ci fit imprimer, à l'étranger, des "double séries" de sa monnaie non convertible, alimentant ainsi l'hyperinflation, mais, aussi, sa cour, son armée, ses services de sécurité tentaculaires.

Cette fois, l'idée consiste à imprimer, avec un mandat légal de l'autorité monétaire du Bahreïn, une monnaie convertible : de vrais-faux billets de 20 dinars, en de telles quantités que la mise en circulation devait s'opérer simultanément dans de nombreux pays, les "changeurs" obtenant une commission de 10 pour 100. Huit tonnes de coupures, dont chacune valait environ 50 euros, devaient faire l'affaire de beaucoup de monde, dont des chefs d'Etat... Mandari ne cherchait qu'à encaisser son "courtage", en plaçant, sous sa vraie identité, plusieurs millions de dinars dans des bureaux de change sur les Champs-Elysées et à Beyrouth. Mais c'est ainsi qu'il s'est fait ferrer dans un dossier qui ne devait être, pour lui, qu'une levée de fonds parmi d'autres.

"Il croyait qu'on pouvait tout acheter, que chacun d'entre nous avait un prix." Anas Jazouli, demandeur d'asile en France, garde des souvenirs mitigés de son aventure au côté de Mandari. Marocain, ancien organisateur de concours de beauté, en délicatesse à la fois avec les islamistes et avec le pouvoir, il a monté en France l'Association des opposants marocains à l'étranger, qui recrute parmi les jeunes de la banlieue parisienne. "Vous avez besoin d'argent et moi de troupes", lui avait expliqué Mandari, avant de fonder avec lui et un pseudo-opposant vite approché par les services secrets du royaume, le Conseil national des Marocains libres (CNML). C'était en mai 2003, à peine un mois après le second attentat, sur le sol français, contre Mandari, atteint de trois balles, dont une avait failli toucher la moelle épinière.

Dans ce contexte, le CNML lui sert de sigle à apposer sur des communiqués incendiaires, lui confère une légitimité politique pour publier des interviews-chocs dans la presse espagnole et algérienne, parfois en rémunérant le journaliste. L'été 2003, pour narguer les dignitaires marocains sur leur plage préférée, des "militants" du CNML, une dizaine d'hommes recrutés pour l'occasion, exhibent, à Marbella, des T-shirts portant l'inscription "Le Maroc en danger ! Ensemble, réagissons !".

A la même période, en juin 2003, l'ultime lien qui amarrait Hicham Mandari à un bonheur autre que l'amour de l'argent et la haine du palais se brise : délaissée à Miami, abandonnée avec sa petite fille, Hayat négocie avec le pouvoir royal son retour au pays. Perdant ainsi son dernier centre de gravité, Hicham Mandari sort de l'orbite, plonge dans le vide. Il affirme désormais urbi et orbi être le fils de Hassan II et de sa favorite Farida Cherkaoui, et donc le frère de l'actuel souverain, Mohammed VI.

La dernière négociation entre l'"opposant" et le palais sera le bouquet final d'une mauvaise foi partagée. Surnommé dans son pays "le banquier du roi", Othman Benjelloun, président de la Banque marocaine du commerce extérieur et du Groupement professionnel des banques du Maroc, en même temps que patron du groupe de presse qui édite Le Matin du Sahara, le journal officiel du royaume, se déclare victime d'un "chantage" et porte plainte pour "extorsion de fonds" contre Mandari. Ce dernier prétend que son interlocuteur, en mission commandée pour le roi, a tenté de lui racheter ses fameux secrets, de le réduire au silence sous un épais matelas de billets.

Le fait est que les deux hommes ont déjeuné, le 11 septembre 2003, dans l'un des meilleurs restaurants de Paris. Le banquier a donné à l'ennemi public numéro un du Maroc d'abord 230 000 euros, puis, le lendemain, en l'emmenant dans son jet privé à Genève, 2 millions d'euros de plus, le tout en liquide. Ce n'est que sept jours plus tard, lors du rendez-vous pour un deuxième versement, qu'Othman Benjelloun fait intervenir la brigade de recherches et d'investigations financières, qui arrête Mandari dans un hôtel de la place Vendôme. Il y attend de se faire payer 2,2 millions d'euros supplémentaires par Othman Benjelloun. Celui-ci explique avoir accepté de payer pour préserver sa bonne réputation professionnelle qu'aurait menacé de salir le destinataire de ses fonds...

Mandari repart en prison. Remis en liberté provisoire en janvier 2004, il enfreint le contrôle judiciaire qui lui est imposé en voulant se rendre en Espagne, en voiture. Il est intercepté par la police près de Bordeaux, lors d'un contrôle de routine, auquel il tente de se soustraire en usurpant l'identité d'un membre de la famille royale marocaine. De nouveau incarcéré, il sortira seulement le 15 juillet de la maison d'arrêt de la Santé, à Paris. Il ne lui reste alors que vingt jours à vivre.

L'épilogue est digne d'un destin d'exception, même si Hicham Mandari ressemblait plutôt à une fleur du mal. "Il était comme une orchidée, opine l'un de ses amis, beau à regarder, mais enraciné dans la boue." S'étant répandu en confidences sur de prochaines "révélations", il devait annoncer, à Marbella, l'ouverture d'une station de radio-télévision locale émettant en direction du Maroc. Dans un communiqué publié le 2 août, une association marocaine implantée sur la Costa del Sol avait d'ailleurs fait savoir qu'elle ne se laisserait pas embrigader dans ce énième chantage d'apparat. Deux jours plus tard, Mandari s'est écroulé dans le parking de Mijas.

Qui l'a tué ? L'un de ses anciens obligés cite, sans preuve, le nom de "son garde du corps russe", en fait un Caucasien qui lui aurait initialement servi de "protecteur" à la Santé, où Mandari a en effet été sévèrement tabassé par un codétenu, le 8 mai 2004. "Le Russe lui a été mis dans les pattes pour exécuter un contrat." En admettant que cela soit vrai, qui a été le commanditaire du crime ? Toutes les pistes, aussi crapuleuses, restent ouvertes, même si l'on ne peut qu'être intrigué par un coup de pouce du sort qui a, peut-être, expédié de vie à trépas l'ex-courtisan transformé en "vengeur d'argent", selon l'heureuse expression d'un enquêteur espagnol. Le 27 juillet, Le Journal hebdomadaire, un magazine indépendant édité à Casablanca, a publié une interview fracassante de Mandari et plusieurs articles le concernant, tout un dossier titré - de façon prémonitoire - "Du méchouar à Marbella : l'énigme Mandari". Y était annoncée, pour le 1er août, "une campagne de communication particulièrement nuisible pour le Maroc". Mais, surtout, y étaient reproduits, en fac-similé, deux des chèques dérobés au palais de Rabat. Pour la première fois, après tant d'années de vaines menaces, une preuve matérielle du butin secret était ainsi jetée sur la place publique, qui plus est au Maroc. Cette fois, Hicham Mandari allait donc franchir la ligne rouge, commencer à "déstocker". Tout le monde l'a pensé. Or Le Journal avait omis de préciser que ces fac-similés lui avaient été fournis non pas par Mandari, mais, depuis les Etats-Unis, par Ali Bourequat, auquel l'ancien détenu à Miami les avait confiés dans un moment de désespoir, quand il n'avait plus cru à sa bonne étoile...

Source : http://www.mafhoum.com/press7/205P3.htm

Il n’est pas à une manipulation près. Son nom ayant été associé à l’affaire Air Cocaïne, Nicolas Sarkozy contre-attaque ce 3 novembre dans les colonnes du Parisien. Et enchaîne les contre-vérités, le tout dans une stratégie de victimisation.

Non, cette affaire n’est pas une découverte

En septembre 2014, Le Monde révèle déjà "la nouvelle affaire qui menace Nicolas sarkozy". Le journal explique alors par le menu comment une juge d’instruction marseillaise s’est intéressée à plusieurs vols privés transportant l’ancien Président, notamment trois voyages pris en charge par la société de l’homme d’affaires Stéphane Courbit. Le Monde précise bien que ces voyages sont apparus "en marge du volet français de l’affaire dite ‘Air Cocaïne’".

 

Non, Sarkozy n’est pas lié à la cocaïne

"Qu’imagine-t-on ? Que j’étais à Punta Cana sur 700kg de cocaïne ?", s’interroge-t-il dans Le Parisien ce mardi. De fait, ce n’est pas ce qu’imagine la juge marseillaise. Si les trois vols supects ont été repérés dans le cadre de l'enquête sur Air Cocaïne, Nicolas Sarkozy n'est pas associé à la drogue. Ce sont les conditions d'organisation de ces vols qui posent question et leur financement par la société de Stéphane Courbit. Mi-février, l'information judiciaire basée sur ces trois vols suspects, qui auraient coûté 300.000 euros, a été ouverte pour abus de biens sociaux, complicité et recel. Et non trafic de drogue. Le parquet de Marseille – qui avait découvert les vols en marge de l’enquête sur Air Cocaïne – s’est d’ailleurs dessaisi de ces éléments et les a transmis au parquet de Paris.  

 

Non, Sarkozy n’a pas été "écouté"

"Croyez-vous qu’on géolocalise le chef de l’opposition, qu’on écoute ses conversations au téléphone, tout son entourage, sans que la garde des sceaux en soit informée ?", s’insurge l’ancien Président dans Le Parisien. Là encore, affirmer qu’il a été " mis sur écoutes" permet à Nicolas Sarkozy de donner un sentiment d’acharnement, lui qui a déjà été mis sur écoute dans l’affaire Paul Bismuth. Mais cela n’a pas été le cas dans ce dossier. Géolocalisation de ses deux téléphones portables oui, détail des fadettes – ces factures détaillées des communications téléphoniques – oui, mais pas de mise sur écoute de lui et "tout son entourage" selon les éléments dévoilés par le JDD.

 

Non, le "chef de l’opposition" n’était pas visé par la justice

La géolocalisation des téléphones portables a été faite pour les mois de mars et d’avril 2013. Les fadettes ont été consultées durant un an, de mars 2013 à mars 2014. Il était alors au choix : un président à la retraite, un conférencier bien rémunéré ou un futur président de l’UMP (en novembre 2014) puis de Les Républicains, mais pas un chef de l’opposition en exercice.

 

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