Dévoiler les conspirations et le paranormal !
19 Mars 2018
« Le ministère de l’intérieur […] souligne son droit d’appliquer la loi dans la ville de Jerada, par l’interdiction des manifestations illégales sur la voie publique et par des réponses fermes face aux agissements et comportements irresponsables », détaille un communiqué officiel.
Alors qu’un calme relatif était revenu ces dernières semaines, la série d’arrestations, les premières depuis le début du mouvement, a ravivé l’indignation des habitants de cette ville située aux confins du Maroc et de l’Algérie, sinistrée depuis la fermeture de ses mines à la fin des années 1990. Depuis samedi, les meneurs du mouvement de contestation ont lancé une grève générale, une marche et de grands rassemblements pour la libération des jeunes emprisonnés.
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« Dimanche, nous étions des milliers à manifester », soutient un participant qui requiert l’anonymat, tandis que les autorités locales parlent de 600 à 700 personnes. « Plusieurs militants, accompagnés de femmes et d’enfants, ont marché des dizaines de kilomètres en direction d’Oujda. D’autres ont même décidé d’organiser des rassemblements à Rabat », affirme Mohammed Kerzazi, membre de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Mardi matin, la police a formé un cordon pour contenir les manifestants qui se dirigeaient vers la place centrale où se sont déroulés les principaux rassemblements depuis l’éclatement de la protestation.
Les autorités marocaines assurent pour leur part que les arrestations n’ont rien à voir avec le mouvement social mais sont liées pour trois des cas à un accident « en état d’ébriété », avec délit de fuite, et pour le dernier à une « violation d’établissement public » avec des dégâts matériels. « Il s’agit d’un accident tout à fait banal. C’est une excuse, tout le monde sait que les quatre jeunes arrêtés sont des activistes du Hirak [« mouvance », nom donné au mouvement de contestation], résume Mohammed El Ouali, un syndicaliste de la ville. Je les connais personnellement. »
Selon des sources locales, les militants auraient été arrêtés alors qu’ils participaient à un débat sur l’avenir du Hirak et les propositions faites par le chef du gouvernement lors de sa visite à Oujda en février. « Nous nous sommes rendus lundi au tribunal. On nous a dit qu’ils allaient être entendus mardi. En fait, ils ont été auditionnés discrètement lundi au tribunal de première instance d’Oujda et seront jugés le 19 mars », indique M. Kerzazi.